blogalerie de Squirrel

Suite à une conversation récente avec des débutants j'ai pu constater qu'il régnait une méconnaissance énorme des valeurs inscrites sur l'écran de leurs apns.
Alors un peu d'explication:

Si vous devez remplir une bassine d'eau vous avez le choix entre ouvrir le robinet en grand et, au quel cas, il ne faudra pas longtemps pour la remplir OU ne laisser passer qu'un petit filet d'eau (robinet à peine ouvert) et, là, il faudra plus longtemps. En photo, c'est la même chose.

Commençons par le temps d'exposition:
Tout part d'UNE seconde de temps d'exposition. Pour réduire ce temps afin de s'adapter à une lumière plus forte, on l'a divisé par deux soit 1/2 seconde. Puis on a encore divisé par deux = 1/4 de seconde et ainsi de suite.

Les temps d'exposition sont donc des fractions de seconde dans le rapport 1/2, soit:
1 - 1/2 - 1/4 - 1/8 - 1/16 - 1/32 - 1/64 - 1/128 - 1/256 - 1/512 - 1/1024…

On voit que plus le nombre en dessous de la fraction augmente et plus le temps est court et moins il rentrera de lumière.

Par soucis de simplification mais aussi par manque de place sur les barillets des appareils argentiques il a été procédé à une gravure différente mais aussi à une simplification.
Ainsi 1/2 est devenu 2, 1/32 est devenu 30, 1/1024 est devenu 1000.

Nous avons donc:
1 - 2 - 4 - 8 - 15 - 30 - 60 - 125 - 250 - 500 - 1000…

PLUS LE NOMBRE DU TEMPS D'EXPOSITION EST GRAND ET PLUS LE TEMPS EST COURT.

Le trou du robinet, le diaphragme

La lumière entrant vers le capteur ne peut passer que par la dernière lentille à l'arrière de l'objectif sauf si on réduit le diamètre de passage par l'emploi d'un cache réglable, le diaphragme.
Lorsque la surface de la lentille et celle du diaphragme sont la même, leur rapport de surface est de 1/1. Mais si on diminue la surface de passage de la lumière en fermant les lamelles du diaphragme, le rapport de surface va changer.
Ici aussi on va diminuer la surface de passage dans le rapport de deux.
On aurait pu graduer le diaphragme comme le temps d'exposition en 1/2 - 1/4 - 1/8…etc… mais c'était la porte ouverte à la confusion.

Alors il va falloir faire un tout petit peu de mathématiques.

La surface d'un cercle se calcule par la formule [Pi] . r²
Le rapport de surface entre la lentille arrière et le trou du diaphragme est donc [Pi] . rl² / [Pi] . rd²
(rl = rayon de la lentille et rd rayon du trou du diaphragme).
Ce rapport peut se simplifier et donner rl²/rd².
La lentille arrière étant le trou maximum par lequel peut passer la lumière, on lui donne la valeur 1 (1² = 1)
Le rapport des surfaces des trous de passage est donc 1/rd²

Pour ne pas confondre les valeurs du diaphragme avec celle du temps d'exposition, on a donc choisi de repérer les crans du diaph par la racine carrée de ce rapport.

Racine carrée de (1/2) = 1/1,4
ce qui donne pour les rapports
1/2 - 1/4 - 1/8 - 1/16 - 1/32 - 1/64 - 1/128 - 1/256 - 1/516

les graduations suivantes
1.4 - 2 -2.8 - 4 - 5.6 - 8 - 11 - 16 - 22

Et comme pour le temps d'expo, ces valeurs sont arrondies

(22 est censé être la racine carrée de 516 mais essayez donc de multiplier 22 par 22….).

Donc 1,4 représente un rapport de surface de 1/2, c'est donc un gros trou, 22 lui représente un rapport de 1/516 donc un tout petit trou.

PLUS LE NOMBRE DU DIAPH EST GRAND ET PLUS LE TROU DE PASSAGE DE LA LUMIERE EST PETIT.


EN RESUME, PLUS LE NOMBRE EST GRAND, QUE CE SOIT POUR LE TEMPS D'EXPOSITION OU POUR LE DIAPHRAGME MOINS IL RENTRE DE LUMIERE DANS L'APPAREIL

Une grossière erreur
On emploie à tort le mot vitesse pour désigner le temps d'exposition.
Pour que l'on puisse parler de vitesse il faut qu'il y ait un déplacement pendant un certain temps (vous avez parcouru 100km en 1 heure et votre vitesse a été de 100km/h). Or là, rien ne se déplace (si ce n'est les rideaux de l'obturateur mais c'est une autre histoire). C'est pendant un TEMPS, une DUREE, que votre capteur est exposé à la lumière.

Trop souvent on entend dire que l'on a augmenté la vitesse alors que l'on n'a fait que diminuer le temps d'exposition. Déjà qu'un débutant hésite sur le sens des valeurs à choisir, cette ambigüité entre augmenter la vitesse et diminuer l'exposition n'arrange pas les choses.

Mais bon, difficile de lutter contre une mode, il faudra faire avec la vitesse !!!

Les temps plus longs qu'une seconde
Les appareils actuels permettent d'exposer pendant un temps plus long qu'une seconde. L'indication sur l'écran de l'apn fait, là aussi, appel à une présentation propre à chaque marque.

Exposure value
Pour une luminosité donnée, le système de mesure de la lumière de votre appareil fournit une valeur d'exposition (EV exposure value). On peut modifier cet EV en changeant la "sensibilité", c'est-à-dire les ISOs.

C'est autour de cet EV que vont s'articuler des couples diaphragme/temps d'exposition.

Si l'EV fourni permet un diaph de 8 avec un temps de 1/125ème

• le fait d'ouvrir plus, par exemple en passant à 5,6 devra être compensé par un raccourcissement du temps à 1/250ème pour conserver la même quantité de lumière entrante.
• pour le même EV si on ferme le diaph  à 11, il faudra augmenter le temps d'expo à 1/60ème .

Valeurs intermédiaires:
Chaque cran de temps d'expo, chaque cran de diaphragme est subdivisé en 3 valeurs intermédiaires. Ceci répond au fait que les ISOs eux même sont gradués en 3 espaces.

Ainsi entre 200 ISO et sa "moitié" 100 ISO (encore ce rapport du simple au demi) nous trouvons 125 et 160 (consulter votre apn favori pour connaître les autres valeurs).

Donc, pour le diaph par exemple, entre 4 et sa "moitié" 5.6 nous aurons 4.5 et 5.0 (faut-il préciser que ce sont des valeurs arrondies ???)

Pour le temps, entre 60 et sa "moitié" 125 nous aurons 80 et 100 (valeurs arrondies là aussi)

Nota par "moitié" j'ai voulu rappeler

• 2 fois moins sensible pour les ISOs
• 2 fois moins ouvert (en surface de passage de la lumière) pour le diaph
• 2 fois moins de temps d'expo.